Par véronique dimicoli Le Mer 11 oct 2017
(extraits vidéo des films Kaos des frères Taviani et Father (Apa) d'Istvan Szabo)
Par véronique dimicoli Le Mer 11 oct 2017
"Dans ta lumière j'ai appris comment aimer
dans ta beauté j'ai trouvé de la poésie
tu dansais dans mon cœur
là où personne ne peut te voir "
Rumi
Lettre d'Albert Camus à René Char
Par véronique dimicoli Le Ven 15 sept 2017
17 septembre 1957
Cher René,
Je suis en Normandie avec mes enfants, près de Paris en somme, et encore plus près de vous par le cœur. Le temps ne sépare, il n’est lâche que pour les séparés — Sinon, il est fleuve, qui porte, du même mouvement. Nous nous ressemblons beaucoup et je sais qu’il arrive qu’on ait envie de « disparaître », de n’être rien en somme. Mais vous disparaîtriez pendant dix ans que vous retrouveriez en moi la même amitié, aussi jeune qu’il y a des années quand je vous ai découvert en même temps que votre œuvre. Et je ne sais pourquoi, j’ai le sentiment qu’il en est de même pour vous, à mon égard. Quoi qu’il en soit, je voudrais que vous vous sentiez toujours libre et d’une liberté confiante, avec moi.
Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime. À la fin, on mourrait de chagrin, littéralement. Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie. Mais c’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours.
Je rentre dans une semaine. Je n’ai rien fait pendant cet été, sur lequel je comptais, beaucoup, pourtant. Et cette stérilité, cette insensibilité subite et durable m’affectent beaucoup. Si vous êtes libre à la fin de la semaine prochaine (jeudi ou vendredi, le temps de me retourner) déjeunons ou dînons. Un mot dans ma boîte et ce sera convenu. Je me réjouis du fond du cœur, de vous revoir.
Votre ami
Albert Camus
Merci au site Des Lettres qui contient de précieuses correspondances
Qu'est-ce que je pourrais faire pour aider ce monde comme il va ?
Par véronique dimicoli Le Mer 13 sept 2017
Un nid toujours au coeur des choses
Par véronique dimicoli Le Mer 08 avr 2015
un nid, toujours,
au coeur des choses,
commencement et fin où se rejoignent
infiniment le plus et le moins,
un nid, toujours,
matrice, catalyse,
liqueur de rose à embaumer les cendres,
à pousser haut ce qui veut naître ..
Véronique
(Résurrection du Christ, fresque de Vadim Garine, monastère Saint-Michel du Var © V. Dimicoli)